الأحد، 17 أكتوبر 2010

Crise Mondiale de Lapiculture Touche Le Liban

Publié le 08/10/2010 à 10h49 par Elyse OLIFIRENKOFF, dans la catédorie Côté presse


Comme partout dans le monde, l’abeille se meurt. Cette situation est dramatique. Une catastrophe alimentaire mondiale se profile doucement mais surement dans les années à venir. Cet article écrit par Elsa Chekaiban parut dans l’orient, un quotidien libanais, nous décrit la situation alarmante d’un apiculteur au Liban.
Je vous invite à lire cet article qui reflète ce qui se passe à l’échelle mondiale.
Elyzz

L’apiculteur Joseph Khaled pose fièrement au milieu de ses ruches.
Environnement Phénomène mondial, les abeilles au Liban disparaissent à une vitesse alarmante, posant de nombreux problèmes écologiques, économiques et sociaux.
C'est dans le magnifique village de Lehfed au caractère rural et traditionnel, situé dans les montagnes au-dessus de la ville côtière d’Amchit, que Joseph Khaled et sa femme Joséphine se dédient à l'activité qu'ils exercent avec joie et passion depuis cinquante ans : l'apiculture. Premiers dans leur village à s'adonner à cette activité, ils sont désormais touchés de plein fouet par la crise mondiale de l'apiculture qui a fait surface en 2005. Cette noble activité, exercée partout dans le monde depuis des millénaires, est en proie à un phénomène grave de baisse très importante du nombre d'abeilles. Les statistiques parlent d'elles-mêmes puisqu'en 2007, le nombre mondial d'abeilles a diminué de 80 % selon une étude de David Petch. Le Liban n'est pas épargné par cette crise qui a pris des proportions catastrophiques pour ce pays depuis l'année 2008.
Joseph et Joséphine Khaled expliquent en effet avec grand-peine qu'ils sont passés en l'espace de 3 ans d'une production annuelle de 2 tonnes de miel à une récolte de 200 kilogrammes. Ce recul dans la production est dû à la mort subite d'un grand nombre d'abeilles ainsi que par un phénomène encore inexpliqué par les spécialistes : le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles (« Colony Collapse Disorder »). Du jour au lendemain, les abeilles désertent les ruches où elles sont pourtant nourries, se reproduisent et produisent du miel. La destination des abeilles à leur départ est encore inconnue, ainsi que leur sort et les causes exactes de ce syndrome. Joséphine Khaled nous informe avec un mélange d'incompréhension et de grands désarrois que, la veille, trois de leurs ruches ont été désertées.

Spéculations, retombées et solutions
Les causes exactes de cette crise sont encore incertaines, et seules des spéculations existent. Mazen Abboud, ingénieur et consultant environnemental, explique que l'incapacité d'adaptation des abeilles aux changements climatiques et environnementaux serait responsable de la crise. « Le climat libanais modéré ainsi que la biodiversité remarquable du pays sont en général favorables à la production de miel dans toutes les régions », dit-il. Depuis plusieurs années, les changements climatiques et la sécheresse perturbent le cycle strict des abeilles. Mazen Abboud illustre ce point en expliquant que la plaine de la Bekaa est la région la plus touchée par la crise en raison des importantes variations de température inattendues entre l'été et l'hiver, non favorables au développement et à la survie des abeilles. Il explique que plusieurs causes, encore non confirmées, sont mises en avant pour tenter de comprendre cette crise mondiale. « L'attaque des ruches par des parasites tels que les mites Varroa serait un facteur favorisant le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles », souligne-t-il. Les nombreux pesticides et insecticides, utilisés pour les récoltes par les agriculteurs, toucheraient grandement les abeilles lors du processus de pollinisation. Les champs magnétiques des réseaux téléphoniques et d'électricité dérouteraient les abeilles de leur trajectoire fixée par le radar naturel de ces insectes. Les nombreux incendies de forêt et l'urbanisation grandissante, qui réduisent considérablement la biodiversité et des hectares d'arbres fruitiers où les abeilles viennent puiser le nectar, favoriseraient la malnutrition des abeilles et entraîneraient leur perte.
Joseph et Joséphine Khaled considèrent que les incendies et les champs magnétiques seraient les principales causes de cette crise. Mazen Abboud estime, lui, qu'une dangereuse combinaison de tous ces facteurs serait responsable de cette catastrophe naturelle mondiale. Il avance que cette crise s'aggravera tant que les abeilles ne trouveront pas de moyens d'adaptation aux nouvelles données environnementales.
Les retombées de cette crise dévastatrice sont ressenties dans plusieurs domaines. Au niveau économique, la perte des abeilles entraîne une diminution considérable de la production de miel et une forte hausse des prix. Joseph et Joséphine Khaled expliquent que de 3 récoltes abondantes par an, ils sont passés à une seule. Les apiculteurs doivent également faire face à des coûts d'entretien plus élevés en raison, notamment, de la quantité de médicaments utilisés pour préserver et soigner les ruches d'abeilles.
Cette crise pose de même un problème écologique plus large. Les abeilles sont des insectes pollinisateurs, et leur perte entraîne donc une baisse de la reproduction de certaines plantes, végétaux et arbres fruitiers. Cette perte de biodiversité botanique a déjà des retombées négatives sur l'équilibre environnemental puisqu'une baisse entre 20 et 25 % des arbres fruitiers est recensée à ce jour au Liban selon les apiculteurs. Il n'y a cependant pas de statistiques officielles à ce sujet.
Ce phénomène a aussi des retombées sociales négatives sur les apiculteurs libanais. Ceux-ci sont en majorité de petits producteurs qui ont entre 10 et 30 ruches, mais certaines exploitations peuvent atteindre 100 ruches. La baisse de production engendrée par la perte des abeilles entraîne une diminution de leurs revenus. « Certains commencent donc à se reconvertir dans d'autres activités plus fructueuses, même si l'apiculture ne représente pas la seule rentrée d'argent des petits producteurs libanais» , explique Mazen Abboud. Joséphine Khaled ajoute cependant que la rude concurrence qui existe dans ce domaine ne facilite pas la situation déjà désastreuse. « Nous étions les premiers dans le village à faire du miel, nous sommes maintenant entre 50 et 60 », dit-elle.
Mazen Abboud explique que les solutions sont malheureusement encore inexistantes face à cette rude crise. « Il faut attendre quelque temps avant de voir apparaître des solutions concrètes puisque nous n'avons pas encore le recul nécessaire », ajoute-t-il. Des études et analyses par la FAO et les universités américaines sont en cours pour déterminer les causes de cette crise. Cependant, le manque de budget et de financement pour la recherche et le développement ralentit considérablement l'aboutissement des recherches. Pour une industrie mondiale de 15 milliards de dollars, 3 à 5 millions de dollars sont utilisés pour la recherche, ce qui est relativement dérisoire.
La situation n'est pas meilleure au Liban. « Le ministère de l'Agriculture ne s'occupe pas suffisamment de ce problème, pourtant grave. L'État doit, dans un premier temps, établir des estimations concernant l'ampleur de cette crise, ce qui n'est pas aujourd'hui le cas puisque les statistiques officielles concernant ce domaine agricole sont inexistantes », ajoute Mazen Abboud. Joseph Khaled explique, lui, qu'il est toujours en attente de médicaments promis par l'État.
L'avenir de l'abeille dans le monde et au Liban semble donc très incertain en vue de la crise dévastatrice actuelle. Il est nécessaire de réagir afin de préserver ce noble insecte et l'équilibre écologique, et de continuer à apprécier son miel tant demandé.


Source: article d' Elsa chekaiban parut dans l'orient -le jour du 08/10/2010

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