السبت، 10 سبتمبر 2011

«Les Mémoires d’un garçon de la place » : un écolo à la découverte de ses racines et de son identité

LIBAN
PARUTION

«Les Mémoires d’un garçon de la place » : un écolo à la découverte de ses racines et de son identité

samedi, septembre 10, 2011


L’écologiste Mazen Abboud vient de publier un ouvrage original autant dans la forme que dans le fond. Un drôle de mélange entre mélancolie envers sa Douma natale, et aspiration à des rêves qu’il craint trop ambitieux pour des moyens limités.

Les Mémoires d’un garçon de la place (Zikrayat Sabi el-Mahalla), un ouvrage signé Mazen Abboud, illustre en couverture des vieilles pierres et des photos d’enfants. Normal, quand le retour aux racines personnelles et patrimoniales (enfance et village natal) se trouve au centre de cet ouvrage hors du commun.

Une surprise attend le lecteur dès les premières pages: ce livre de «mémoires» est en fait une série d’articles et de contes. Pourquoi ce choix? «Ces mémoires reflètent en fait le Liban que j’aime à travers la lentille de mes souvenirs, répond Mazen Abboud. C’est en même temps le Liban de mes rêves, qui se profile à travers un mélange de réalité, de fiction et de philosophie.»

Pourquoi si peu de «je» dans cet ouvrage qui pourtant donne l’impression d’être autobiographique? «C’est l’histoire d’un petit garçon en train de découvrir le monde, dit-il. Le caractère principal, c’est le petit garçon, mais les réflexions sont celles d’un homme : le premier, c’est celui qui subsiste dans le second et se réveille de temps en temps. Je suis en quelque sorte les deux. »

L’ouvrage est écrit en une langue arabe aussi sophistiquée que fluide. Un style qui mêle humour et sérieux, simplicité et complexité. Il commence par une série d’articles sur des thèmes spirituels et religieux (parus précédemment dans an-Nahar), suivis par des contes inspirés de faits et de personnages traditionnels, pour se terminer sur une note plus philosophique.

L’auteur insiste sur les différents niveaux de lecture de ces contes bien particuliers : le premier, celui de l’histoire racontée, en toute simplicité, le second, celui des symboles et de la phisophie, et le troisième, celui de la spiritualité. En effet, la dimension spirituelle de l’ouvrage saute d’emblée aux yeux. « Pour moi, c’est l’idéalisme dans lequel je me réfugie face à la réalité », dit Mazen Abboud.

Pas étonnant donc que la spiritualité soit un des thèmes qui parcourt l’ouvrage. « J’y parle beaucoup de fêtes religieuses, dit-il. On y voit toute ma fascination du religieux, mon besoin d’un recours supérieur. »

La mort y est également très présente. « C’est une question qui est cruciale et qui me préoccupe, reconnaît-il. Un autre thème prédominant de l’ouvrage est celui du temps dont le passage m’effraie. Il est lié au thème de la mort. D’ailleurs, pour moi, écrire, c’est un moyen de confronter la mort. »

Douma, village réel et imaginaire
L’autre présence incontournable du livre, c’est le village d’origine de l’auteur, Douma (Batroun), l’un des plus beaux et des mieux préservés du Liban. L’auteur y a déjà consacré un ouvrage par le passé. « Le Douma de mon imaginaire est quelque peu différent du village réel, affirme Mazen Abboud. Je le raconte à travers le prisme par lequel je vois le monde. »

Les Mémoires d’un garçon de la place fait renaître les saveurs, les odeurs, et surtout les images à travers de très belles photos qui parcourent l’ouvrage. Dans toutes les parties consacrées à Douma, il y a comme un parfum de nostalgie qui se dégage de la description de personnages que l’auteur a connus ou dont il a entendu parler. Certains sortent tout droit de la mémoire de ses amis, d’autres ont fait l’objet d’anecdotes.

Mais la nostalgie n’est pas le seul sentiment qu’on perçoit à travers les lignes. Les propos de l’auteur ne manquent pas de critiques acerbes envers certaines pratiques du moment, comme celles qui prévalent en période électorale, et ne sont pas toujours recommandables! Utilise-t-il le passé pour faire une projection dans l’avenir? «La réalité est actuellement sombre, reconnaît-il. En tant que libanais, en tant qu’individus, nous sommes confrontés à des limites de toutes sortes alors que nos rêves sont grands. Mais les rêves sont nécessaires, ils servent à faire avancer. »

Que lui a apporté personnellement l’écriture de ce livre? «Ça m’a permis de découvrir mon moi, de mieux me comprendre, affirme Mazen Abboud. La grande guerre, c’est celle qu’on mène contre soi-même. En écrivant, je suis en train de faire la paix avec moi-même. C’est un objectif difficile, mais l’écriture entre dans ce processus. »

S.B.

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